Login

Résultats d’études Biodiversité urbaine : comment bien en mesurer l’étendue ?

Une évaluation est en cours pour mieux mesurer les impacts des aménagements urbains sur la biodiversité. L’étape suivante pourrait être la mesure de la biodiversité sur les toitures en agriculture urbaine (photo d’archivse de la toiture d’AgroParisTech). ©P.Fayolle

Telle est la question sur laquelle travaillent des chercheurs depuis septembre 2021. Les premiers éclairages viennent d’être dévoilés.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La chaire Agricultures urbaines, portée par la Fondation AgroParisTech et qui a pour objet d’encourager, de promouvoir et de valoriser toutes les actions concourant à la qualité de la recherche et de l’enseignement dans les sciences et industries du vivant et de l’environnement, vient de rendre publics les premiers résultats de son « projet de recherche au service de l’évaluation de la biodiversité urbaine », lancé en septembre 2021.

Porté par le département « services écosystémiques et alimentation des villes » de la chaire et soutenu par la Fondation Paris habitat dans le cadre de son appel à projets lancé en 2021 intitulé « Préservation et développement de la biodiversité », ce projet vise à terme à créer un outil concret d’évaluation globale des performances environnementales des surfaces plates végétalisées. Le but est d’aider les collectivités et les gestionnaires de foncier urbain à lutter contre les effets de l’expansion des zones dédiées à l’activité humaine.

Plus de sols artificialisés, moins de biodiversité

La perte de biodiversité générée par un contexte d’urbanisation et d’étalement urbain croissant « est d’autant plus réelle que l’expansion des zones dédiées à l’activité humaine s’accompagne d’artificialisation des sols, impliquant une gestion des eaux pluviales plus délicate, l’augmentation des effets “îlot de chaleur’’, rendant encore plus intenses et difficiles les canicules estivales », note la chaire Agricultures urbaines. Alors que l’enjeu est fondamental pour le xxie siècle, « aujourd’hui, la biodiversité reste le parent pauvre lors de la mise en place d’indicateurs et la recherche de services écosystémiques associés. Il devient urgent de l’évaluer dans sa globalité, pour être capable de la protéger et de mettre en place des infrastructures adaptées afin de contribuer à son développement, voire pour disposer de critères et de seuils permettant de mettre en place une politique d’incitation ou d’obligation par les pouvoirs publics ».

Les toitures en agriculture urbaine, la prochaine étape

Depuis septembre 2021, Sekou Coulibaly, spécialisé en écologie du sol et recruté en post-doctorat, réalise une bibliographie exhaustive de la littérature pour dresser un état des lieux des connaissances existantes sur la biodiversité (floristique et faunistique, y compris sols et substrats) des infrastructures vertes comme les toitures végétalisées et les toitures en agriculture urbaine.

En appui de ce travail, Clémentine Decroix mène un stage depuis mars 2022 sur la prise en compte de la biodiversité par les collectivités et autres décideurs. Elle réalise des enquêtes de terrain auprès de ces acteurs afin d’en savoir plus sur leurs perceptions vis-à-vis de la biodiversité mais aussi d’identifier les critères et indicateurs utilisés lors de son étude sur leurs territoires.

Dans la continuité, la prochaine étape serait de financer une thèse pour assurer le suivi des exploitants de toitures en agriculture urbaine. Ce travail de recherche permettrait de proposer un prototype d’outil pour évaluer la biodiversité de ces toitures. Il est réalisé en partenariat avec l’Adivet (Association des toitures et façades végétales).
À suivre, donc.

Pascal Fayolle

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement